PAPETERIE STORA ENZO
Les frères Joseph et Henri Beghin, qui exploitent la sucrerie de Thumeries, rachètent de multiples usines détruites lors de la Première Guerre mondiale, ainsi que des champs et des habitations. Ils construisent la sucrerie en 1920 à l'emplacement de l'ancienne distillerie Lefebvre, puis la cartonnerie en 1926. Les deux premières usines à papier sont mises en service en 1928 et 1929, destinées principalement au papier journal. Au début des années 1930, le site comporte une sucrerie, une distillerie, deux machines à carton et 3 machines à papier. Dès 1934, l'usine se dote d'une centrale électrique, dont les chaudières alimentent également en vapeur les rouleaux sécheurs des machines à papier. La sucrerie devient la plus importante du groupe. La cartonnerie sert à la fois à l'emballage du sucre, avec la machine no 1 et la production vendue à d'autres entreprise (machine no 2). En 1957 est mise en service la machine no 4. En 1961, l'usine est la première papèterie de France, essentiellement destinée à la production de papier journal. En 1963, elle est l'une des premières à produire papier couché, notamment utilisé par les magazines, activité qui deviendra la principale de l'entreprise à partir des années 1980. Compte tenu de l'importante consommation énergétique de l'entreprise, une deuxième centrale est mise en service en 1963, puis une troisième centrale à gaz dans les années 1980, sans pour autant permettre à l'usine d'être autosuffisante en énergie, qui est alors l'un des 10 premiers clients nationaux d'EDF. L'usine commence à décliner à partir des années 1970, avec l'arrêt de la machine à carton no 1 en 1979, de la distillerie en 1983, et de la sucrerie, devenue trop petite, en 1986.puis l'arrêt de la cartonnerie en 1997. Il ne subsiste plus que la papeterie, qui change à plusieurs reprises de dénomination pour devenir, en 1998, Stora Enso. La machine no 5 est mise en service en 1990, et remplace les machines no 1 et 2 qui sont alors arrêtées. Cette machine no 5 est alors la plus grande du monde. L'industrie du papier couché étant devenue excédentaire au niveau mondial, les machines no 3 et 4 sont arrêtées, malgré un important conflit social en 2006, et ne subsiste que la machine no 5. En 2006, le groupe finlandais Stora Enso annonce un plan de réduction mondial des effectifs. Pour éviter le licenciement, ses salariés français fondent les Géants du papier solidaire. En septembre 2006, le fonds d'investissement Green Recovery propose de racheter deux machines à papier à Corbehem, mais le projet est bloqué à la dernière minute. La papèterie ferme en 2014, détruite en 2016 J'avais pu visiter une partie déjà bien abandonnée de l'usine à l'époque.